Cette question vous l’avez très certainement entendue à de nombreuses reprises. Lors d’une première rencontre, elle arrive toujours très vite dans la conversation. Elle n’a l’air de rien cette question. Et pourtant, elle en dit beaucoup sur notre manière de voir la vie ; comme si nous nous définissions davantage par ce que nous faisons que par ce que nous sommes. Alors lorsque l’on répond à cette fameuse question, on fait jouer les représentations. Il y a celles et ceux qui répondront « je suis infirmier », « je suis plombier », « je suis prof »… Et tout de suite, vous vous imaginez la personne dans son environnement : une blouse blanche, un hôpital, des prises de sang… vous avez presque l’impression de la connaître, ou en tous les cas de la cerner car ce métier-là vous le connaissez. Et puis il y a celles et ceux aux métiers improbables ou méconnus. Je me range dans cette catégorie.

En effet, je définis mon métier par tout un tas de valeurs et d’objectifs à remplir ; non pas par un domaine d’expertise spécifique. Souvent je me plais à dire que je suis « facilitatrice » : j’accompagne des collectifs en leur offrant le cadre idéal pour leur construction, leur développement et leur affirmation. Alors vous vous en doutez, ce n’est pas le genre de métier auquel vous vous destinez toute petite, c’est plutôt une vocation qui s’affine au fil de vos expériences : des études, des rencontres, des lectures, des engagements associatifs, des tentatives parfois risquées mais qui t’aident à définir ce que tu veux faire au quotidien.

J’ai appris par la pratique et le terrain que le collectif avait une réelle puissance de frappe. J’ai appris qu’à tous âges et dans tous contextes nous avions besoin de transmission. J’ai appris que nous sommes toutes et tous différents et notamment dans nos manière de comprendre et d’apprendre. J’ai appris que le changement ne s’exige pas mais s’accompagne. J’ai appris que de nombreuses méthodes et pédagogies existent et peuvent s’adapter à nos besoins individuels et collectifs. Tout cela je l’ai appris en étant dans des associations d’éducation populaire, d’abord en tant que bénévole puis en tant que salariée. Mais je l’ai aussi appris à l’université, en rejetant un modèle qui ne me convenait pas.

Pendant 4 années, j’ai donc coordonné une association d’éducation à la citoyenneté. Je me suis frottée à l’animation avec l’objectif de sensibiliser aux enjeux du développement durable, du vivre ensemble, de l’interculturalité… J’ai formé de nombreux acteurs éducatifs aux méthodes actives, à l’animation par le jeu, aux dynamiques collectives et aux processus de prise de décision… J’ai accompagné de nombreux acteurs socioculturels et issus de collectivités sur la création de leur projet associatif, sur de la médiation, de la concertation ou encore de l’appropriation citoyenne des enjeux. Toutes ces actions ont une visée commune, celle du pouvoir d’agir et de la transformation sociale.

Aujourd’hui je suis Déléguée générale d’un réseau national d’éducation aux médias et à l’information. Je poursuis mon questionnement sur la nécessité de l’esprit critique et d’une éducation politique de toutes et tous. Je développe également mes compétences de gestionnaire d’une structure associative de l’administratif au financier.

M’investir dans le collectif L’ESS Inspirantes est une évidence. J’ai envie de partager davantage, de rencontrer d’autres personnalités et compétences, d’échanger sur ma pratique, de faire grandir mes postures… Ce collectif représente la complémentarité des compétences, des savoirs et des visions, et c’est là toute sa richesse. J’ai envie d’expérimenter avec L’ESS Inspirantes pour comprendre les manières d’apprendre, approfondir les méthodes d’accompagnement vers une transformation sociale concrète, et pour un jour pouvoir trouver les mots qui définiront à merveille mon métier.

Marie Laroche

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