Quand “tout le monde peut parler” reste théorique…
Dans de nombreuses associations, on aime dire que la gouvernance est horizontale :
« Ici, tout le monde a voix au chapitre ! » « Chacun peut prendre la parole, chacun peut décider ! »
En pratique, c’est souvent une illusion d’inclusivité :
- Les réunions sont planifiées à des horaires impossibles pour les parents ou les personnes qui travaillent tard.
- Ce sont toujours les mêmes qui préparent l’ordre du jour, monopolisent la parole ou tranchent à la fin.
- Les informations circulent mal, si bien que seules quelques personnes détiennent les clés pour décider ou agir.
Résultat : ceux qui ne se sentent pas à l’aise ou qui n’ont pas les codes décrochent. La promesse d’égalité se transforme en démocratie d’apparat.
On se détend : c’est compliqué, mais on peut y arriver !
Mettre en place une gouvernance réellement ouverte est un défi. Les rythmes de vie sont différents, les disponibilités aussi, et la dynamique de groupe favorise naturellement certains profils. Même avec la meilleure volonté du monde, une association ne peut pas être parfaite.
Reconnaître ces limites, c’est déjà un premier pas. L’important, c’est de rester lucide : l’inclusivité n’est pas un état, c’est un chemin.
Quelques bonnes pratiques pour passer de l’intention à l’action
Voici quelques leviers concrets pour rendre la participation plus réelle :
- Horaires et accessibilité : alterner les créneaux (soir, week-end, visio) pour toucher un maximum de personnes.
- Groupes de travail thématiques : permettre à chacun de s’investir sur un sujet qui l’intéresse, sans devoir être présent et avoir un avis sur tout.
- Répartition des tâches : clarifier qui fait quoi, éviter que tout repose sur le même noyau dur et accepter de déléguer en accompagnant.
- Postes tournants : faire tourner les rôles (animation de réunion, rédaction du compte rendu, gestion des repas, présidence,…) pour partager la responsabilité et donner confiance.
- Transparence : diffuser les décisions, les comptes rendus et les infos clés, même aux absents ; et ce via différents canaux qui permettent l’accessibilité de l’info.
- Formation à l’animation : proposer un minimum d’outils de facilitation (tour de parole, méthodes d’intelligence collective) pour éviter que les plus à l’aise prennent toute la place.
💡 En résumé :
La démocratie associative, c’est un engagement continu, pas un slogan.
On peut reconnaître ses limites, ajuster ses pratiques, tester de nouvelles méthodes.
Pas besoin d’être parfait : l’essentiel est de rester en mouvement, en dialogue, et de faire de l’inclusivité une pratique vivante plutôt qu’une promesse creuse.
Marie